Écrits scientifiques
Les droits de la reine. La guerre juridique de Dévolution (1661‑1674)
Les droits de la reine. La guerre juridique de Dévolution (1661-1674), texte remanié de la thèse de Doctorat présentée et soutenue publiquement le 30 novembre 2005, à Toulouse. Prix de thèse de l'Académie de Législation 2006.
La guerre de Dévolution, première guerre du règne personnel de Louis XIV, est souvent présentée comme une guerre éclair, au cours de laquelle la domination française s’étend trop rapidement au goût des puissances voisines. La Triple Alliance force alors le Roi Soleil à une paix jugée peu avantageuse en terme territorial. Toutefois, Louis XIV obtient en réalité bien plus que des terres. Le premier traité de partage de la succession d’Espagne est décidé entre le roi de France et l’empereur Léopold Ier, qui reconnaît, malgré ses renonciations, les droits de la reine de France, Marie-Thérèse d’Autriche, à la succession aux couronnes d’Espagne.
Cette reconnaissance est due pour une grande part au Traité des droits de la Reyne Tres-Chrestienne et à son abrégé, largement diffusés en Europe pour soutenir les droits du roi de France et de son épouse dans cet affrontement. Conflit d’une ampleur encore méconnue, la guerre juridique de Dévolution est préparée, sous la houlette de Colbert, par plusieurs milliers de pages manuscrites et se déploie en Europe dans une cinquantaine d’imprimés. Juristes français et défenseurs du roi catholique y croisent les plumes, quand d’autres croisent le fer. Les arguments s’entrechoquent avec la verve propre aux auteurs du Grand Siècle mais l’élégance de leur écriture ne doit pas gagner le lecteur à leur cause sans examen.
Trop souvent rejetés comme des libelles de peu d’intérêt, les traités français de la guerre de Dévolution méritent plus d’attention, que ne le laissent supposer leurs adversaires ; car c’est bien l’opinion des défenseurs du roi catholique, qui a fondé les commentaires depuis lors. Le plus acharné d’entre eux, le baron François-Paul de Lisola, célèbre diplomate impérial, aurait été fier de lui car voilà plus de trois siècles que son Bouclier d’Estat et de Justice est invariablement cité comme preuve de la mauvaise foi française. L’image noire de Louis XIV est aussi en partie due à ce libelliste de talent dont la vivacité d’esprit n’avait d’égale que sa haine pour le roi de France. Il abhorrait ce Soleil qui en se levant faisait tant d’ombre aux Habsbourg.
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Méthodologie du droit
L'une des difficultés majeures de la première année de droit consiste en l'apprentissage d'une nouvelle méthodologie. A peine arrivés en travaux dirigés, voire en amphithéâtre, les étudiants se retrouvent confrontés à un vocabulaire difficile, des exercices complexes et inconnus, peu de temps pour acquérir ces nouvelles compétences et, parfois, peu d'occasions de les éprouver, les exercices corrigés se faisant rares. Le calendrier de l'année universitaire n'aide en rien à l'assimilation de ces méthodes, les premiers partiels étant organisés le plus souvent trois mois à peine après la rentrée.
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Autres travaux historiques
Mémoire de DEA : Images de Blanche de Castille chez les historiens du XIIIème au XIXème siècle, Mémoire préparé au sein du Centre toulousain d’histoire du droit et des idées politiques (CTHDIP), Ecole doctorale de droit et de sciences politiques, Université des sciences sociales de Toulouse I, septembre 2001.
Blanche de Castille, mère de saint Louis, n’a pas laissé les historiens et historiographes des siècles passés indifférents. La description de ce pouvoir au féminin, longtemps demeuré l’exception, n’a cessé d’évoluer. Virago pour ses adversaires, quelque peu oubliée pendant la guerre de Cent Ans, Blanche de Castille devient exemplaire, et même Bienheureuse, lors des régences féminines des XVIe et XVIIe siècles, avant d’être cachée par la haute figure de saint Louis dès le règne personnel de Louis XIV. De l’archétype de la régente, elle n’est plus qu’une mère exécutant les volontés de son jeune fils, roi déjà accompli. Les XVIIIe et XIXe siècles hésitent entre la cruelle femme de pouvoir ou la femme se tenant à sa place, c’est-à-dire après le roi, son fils. Modèle vertueux ou illustration frappante du danger de donner le pouvoir aux femmes, les images de Blanche de Castille illustrent les mouvements de l’histoire des femmes à travers les siècles.
Articles publiés
Article en collaboration avec Matthieu Desachy, L’emblématique parahéraldique, dans L’héraldique et le livre, sous la direction de Matthieu Desachy, avant-propos de Michel Pastoureau, Toulouse, 2002, pp. 130-137.
A partir du XVe siècle, l’héraldique est concurrencée par l’emblématique parahéraldique, dont les éléments les plus connus sont les badges et les devises. Ces marques individuelles, constituées par une figure et une sentence, sont libres et permettent toutes les fantaisies. Répandue en Europe dès les guerres d’Italie, la mode des emblèmes prend une importance particulière au XVIIe siècle dans les livres, comme le montrent les nombreuses illustrations de l’article. Symbolisant une personne, une idée ou tout autre élément, l’emblématique parahéraldique disparaît dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle pour laisser à nouveau place à l’héraldique.
Article : La mitre et l’épée. Le cardinal Laurent Strozzi, évêque d’Albi, lieutenant général du roi en Albigeois (1561?1567), Les cités épiscopales du Midi, actes du colloque universitaire tenu à Albi les 31 mars et 1er avril 2005, Albi, Presses du Centre universitaire Champollion, 2006, pp. 243-260.
Fichier pdf téléchargeable ici !Delphine Montariol - La mitre et l'épée. Le cardinal Strozzi... (285.19 Ko)
Au XVIe siècle et dans la première moitié du XVIIe siècle, le roi de France trouve parfois dans ses évêques un soutien armé à son pouvoir. Les « évêques?guerriers », serviteurs du roi de France, n’ont pas encore bénéficié d’une étude d’ensemble. Pourtant, le roi n’hésite pas alors à faire de ces évêques des lieutenants du roi en province. Le cumul des pouvoirs, attachés à la fonction épiscopale et à celle de la lieutenance, fait de ces hommes de Dieu et de guerre des agents forts efficaces dans la lutte contre le protestantisme, dans un premier temps, et des contrepoids de valeur au pouvoir grandissant des gouverneurs. Ancien condottiere, Laurent Strozzi, cousin de Catherine de Médicis, est un exemple parfait de ces « évêques-guerriers » et de leur action dans les premières années des guerres de Religion.
Article : Un jeu de masque au XVIIe siècle. Quand Blanche de Castille devient Anne d’Autriche, communication acceptée pour le XXe congrès annuel de la Society for the Study of French History, Power in France, lundi 3 et mardi 4 juillet 2006, University of Sussex, Brighton.
Les régences sont généralement accompagnées de troubles. Celle d’Anne d’Autriche ne fait pas exception et, en 1643, dès avant la Fronde, la « Cabale des Importants » a montré à la régente le danger que constituait la grande noblesse pour son pouvoir. Probablement frappé par cet événement, un historien français, Charles de Combault, seigneur puis comte d’Auteuil, va montrer dans une biographie, dédiée à la mère de Louis XIV, l’exemple de l’une de ses lointaines aïeules : Blanche de Castille. Toutefois, sous couvert de la biographie, l’auteur ne fait-il pas allusion à Anne d’Autriche ? Toutes deux sont infantes, forts pieuses, régentes de rois mineurs prénommés Louis et ont accordé leur confiance à des cardinaux. Dans ce jeu de masque, Blanche cache assurément Anne d’Autriche et, derrière le cardinal de Saint-Ange, transparaît Mazarin…
Article : Guillaume Tell et les Suisses vus de France. Une certaine image de la liberté du XVIe à la fin du XVIIe siècle, communication acceptée pour le XVIIIe colloque de l’AFHIP (Association des historiens des idées politiques), Genève et la Suisse dans la pensée politique, jeudi 14 et vendredi 15 septembre 2006, Genève.
La perception des Suisses dans les écrits français du XVIe à la fin du XVIIe siècle ne peut être dissociée de l’idée de liberté, qui semble irrémédiablement attachée à ce peuple. Les Suisses sont alors l’incarnation d’un peuple fort – les gardes suisses en sont l’exemple le plus prisé – et, par conséquent, d’un peuple apte à se protéger et à lutter pour sa liberté. L’image de Guillaume Tell est à cet égard révélatrice. L’engouement pour ce personnage ne se dément pas au cours des siècles suivants et il reste, jusqu’à nos jours, un symbole de lutte pour la liberté.